Depuis l’époque héroïque des missions Apollo de la NASA, la lune a été largement délaissée par les missions spatiales habitées. Le dernier astronaute à avoir foulé le sol lunaire, Neil Armstrong, remonte à 1972, soit plus de cinquante ans. Alors, quelles sont les raisons techniques qui expliquent cette absence de missions lunaires habitées ?

Le coût exorbitant des missions lunaires

Un des principaux obstacles à la réalisation de missions lunaires habitées est leur coût. Il est estimé que le programme Apollo a coûté 25 milliards de dollars à l’époque, soit environ 150 milliards dollars actuels si l’on tient compte de l’inflation. L’ampleur de ces coûts est principalement due à la nécessité d’envoyer un vaisseau spatial capable de transporter des astronautes en toute sécurité à 385,000 kilomètres de distance.

Le module lunaire utilisé pour les missions Apollo, par exemple, était une merveille de technologie pour son époque. Cependant, sa construction et son lancement nécessitaient une fusée Saturn V, la plus puissante jamais construite.

raisons techniques derrière l'absence

 

Les risques inhérents à une mission lunaire

Au-delà des coûts, les missions lunaires habitées comportent également d’importants risques. Le trajet jusqu’à la lune expose les astronautes à des radiations dangereuses et à des objets spatiaux potentiellement mortels. De plus, le module lunaire doit réussir une descente précise sur une surface inconnue et potentiellement dangereuse.

Les astronautes doivent ensuite survivre dans un environnement lunaire hostile, avec une faible gravité, des températures extrêmes et une absence totale d’atmosphère. Enfin, le module lunaire doit réussir à redécoller de la surface lunaire et à revenir en orbite terrestre, une manœuvre complexe et risquée.

Les défis techniques et technologiques

La réalisation d’une mission lunaire habitée requiert une technologie de pointe. Les véhicules spatiaux doivent être capables de résister à des vitesses, des températures et des radiations extrêmes. Ils doivent également être capables de fonctionner dans le vide de l’espace et sur la surface lunaire.

De plus, la communication avec la Terre, la navigation et l’orientation nécessitent une technologie avancée. Le moindre problème technique peut mettre en danger la vie des astronautes et compromettre la mission.

Les priorités de l’agence spatiale

Enfin, les agences spatiales ont d’autres priorités que les missions lunaires habitées. La NASA, par exemple, se concentre actuellement sur la mission Artemis, qui vise à ramener des astronautes sur la lune d’ici 2024. Cependant, cette mission a été définie comme une étape vers la réalisation de l’objectif ultime de la NASA : envoyer des humains sur Mars.

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Par ailleurs, la plupart des agences spatiales préfèrent aujourd’hui se concentrer sur l’exploitation de l’orbite basse terrestre, par exemple en construisant et en opérant des stations spatiales, telles que la Station Spatiale Internationale.

La conquête spatiale a connu d’immenses progrès depuis l’époque des missions Apollo. Cependant, les défis techniques, les risques et les coûts associés à une mission lunaire habitée restent considérables.

Ceci dit, la lune reste une destination attrayante pour l’exploration spatiale. Ses ressources pourraient être exploitées pour soutenir les futures missions spatiales, et sa surface pourrait servir de plateforme pour l’exploration plus lointaine de l’espace.

Il est donc possible que nous revoyions des astronautes sur la lune dans un futur proche. Cependant, cela dépendra de la volonté et de la capacité des agences spatiales à surmonter les nombreux défis qui se dressent sur leur chemin.

En attendant, nous devons nous contenter de scruter la lune depuis la Terre et d’envoyer des robots pour explorer sa face cachée. Mais qui sait ? Peut-être que le jour viendra où nous pourrons à nouveau laisser des empreintes de pas dans le sol lunaire.

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